samedi 4 janvier 2014

Les chevaux blancs ne meurent jamais




Ton souvenir en moi est tellement vivant
Qu'il a ouvert mon cœur à la tendresse
Papa, tu étais si attachant;
Qu'y penser ça me bouleverse

Tu irradiais d'une vie intérieure si riche, que ta profession, tes opinions politiques, ne semblaient parfois qu'un habillement de choix. Et moi j'aimais me déguiser avec d'autres enfants en princesse bohème avec les jupes de maman.

Il n'y a pas deux hommes comme toi, tu es un exemplaire unique.
Une crème, une perle, une personnalité historique.

Tu disais qu'un homme se doit d'avoir des chaussures bien cirées et tu avais un meuble exprès pour cela, rempli de chiffons et de cirages pour les entretenir et les faire briller. Moi quand maman m'achetait de nouvelles chaussures, elle me laissait les choisir et je voulais m'en servir comme doudou pour dormir.

Tes chevaux, tes figurines de cavaliers du passé confectionnées par tes soins, les dessins que tu croquais d'une main assurée, dansent dans ma mémoire.




Quand tu lisais les Mémoires d'Outre-Tombe le soir, dans ton fauteuil au dos craqué par les années, le chat venait dormir sur tes genoux....

Tu es resté à jamais, le seul grand homme que je révère dans l'Histoire, ce que tu m'as enseigné en cette matière s'étant gravé dans ma mémoire.

Est-ce à cause de ta disparition survenue si tôt (c'est toujours trop tôt pour perdre un père de toute façon), que je me sens parfois comme la moitié d'une femme au fragile équilibre, comme soutenue par des béquilles graciles, ailées de coton?