mardi 20 septembre 2016

La liberté d'être ce qu'on est

Quand je me retourne sur le chemin parcouru, je me rends compte que j'ai essayé de faire pas mal de choses pour avoir ma place dans cette société. J'ai fait un parcours scolaire moyen, j'ai achevé un parcours universitaire qui me passionnait en beauté, sans toutefois pouvoir envisager les métiers de l'éducation. Je me suis alors jetée dans différents petits boulots pour survivre, ceux qu'on trouve facilement. J'ai rencontré pleins de gens, avec des histoires de vie différentes, bref, on peut dire que j'ai sorti la tête de mes bouquins pour m'intéresser à mes semblables directement. Puis je me suis stabilisée plutôt pour pouvoir m'installer dans un appartement en tant que locataire que par goût pour ce travail qui ne correspond pas à ma formation.



Moi, je suis une rêveuse, je suis de ceux que la vie en société blesse à petits coups de couteaux sans arrêt, dans ses imperfections, dans son manque d'humanité, ses rapports de force. J'ai commencé à prendre des médicaments pour supporter tout ça, pour pouvoir aller travailler, discuter avec mes semblables sans me mettre à pleurer. Puis comme cela ne suffisait pas, je me suis mise à boire le soir. Je me suis battue de toutes mes forces pour rentrer dans le moule, et dans ce combat je ne me suis pas toujours respectée. J'ai tout fait pour me dénaturer dans le but de m'adapter, pour avoir un travail, un chez-soi, une voiture, un conjoint.



Et aujourd'hui je me rends compte, que tout ça n'a pas vraiment marché, qu'il était possible même, que ce petit monde fragile que j'ai construit s'effondre comme un château de cartes, et que l'essentiel n'est pas là.
J'ai décidé un jour d'arrêter de me dénaturer, de me faire du mal pour être acceptée par les autres, d'avoir le courage, d'enlever le masque, petit à petit, de ne plus écouter les remarques des gens qui trouvent que ma façon de vivre n'est pas normale, qui donne des leçons de morale, et rejette ce qui est différent d'eux.

Je vis, selon mes propres règles, pas les règles des autres, qu'ils aient "réussi" leur vie ou pas.
Je marche dans la nature et je fais du vélo autant que possible, je médite, je mange ce qui me semble sain, je lis... Je soutiens mon ami, mon conjoint, parce qu'il m'apporte ce qu'il y a de plus beau, l'amour, et non pas un compte en banque bien fourni. Je ne m'embarrasse pas d'un portable dernier cri que de toute façon je ne pourrai pas payer, parce que tous le monde en a un. Je porte des vêtements où je suis à l'aise, avec lesquels je peux bouger. Quand je n'ai plus beaucoup d'argent, je pense à mon chat en premier, il a toujours ses croquettes qui viennent de Hollande. Je parle aux vieilles dames dans la rue, aux handicapés... la liste est non exhaustive et vouée à être rallongée.
C'est pas toujours facile, mais j'ai appris à ne compter que sur moi pour subvenir à mes besoins, pour être fière de moi. Je ne compte plus sur quiconque, sur la société, sur l'Etat, sur les psys pour m'apporter ce dont j'ai besoin.
Je ne compte que sur moi, telle qu'on m'a faite sans attendre des autres qu'ils me viennent en secours si je fais une boulette.





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